Krit el hob fi ainaiki

SAMY EL DJAZAIRI

 

A une période où la chansonnette commençait à prendre pleinement sa place sur la scène artistique algérienne pour se démarquer de la tradition arabo-andalouse, les inspirations de Mahboub Bati, Cherif Kortbi, Maati Bachir, El badji et bien d'autres, ont été très généreuses pour dessiner en noir sur blanc de très jolis textes et de très belles musiques. Ils seront chantés par les plus belles voix du moment.
Sous la baguette de Abdelouahab Salim ou celle de Boudjemia Merzak, une voix particulière se distinguera par sa fluidité et son aisance à passer d'un style à un autre. C'est celle de Ali Kanouni. Plus connu sous le nom de Samy El Djazairi, ce chanteur a marqué son époque par sa capacité à chanter aussi bien du Chaabi, que du Hawzi, du Kabyle et de la musique moderne.
Amoureux de la musique arabo-andalouse et influencé par les styles des grands maîtres juifs et arabes, il a commencé par reprendre quelques titres du grand Salim Halali comme "Mahanni zine". Parmi les reprises du patrimoine, "Tal el wahch aaliya" sous la direction de Mustapha Skandrani est sûrement la plus réussie.
On compte à son actif plusieurs chansons toutes plus belles les unes que les autres et on peut citer : "thachemaâth" (la bougie), " A ya hadad" (le forgeron) en Kabyle, " Ya radia", "Ensayni" ........
Mais ce que l'on sait moins de la carrière de Samy El Djazairi, c'est qu'il s'est longtemps produit pour la communauté algérienne à l'étranger et principalement en France, où outre ses propres titres, il interprétait un certain nombre de chansons d'Enrico Macias. L'une de ses préférées et qu'il ne manquait jamais de chanter dans une ambiance Maciasienne, était "Aux talons de ses souliers". "Adieu mon pays" faisait aussi partie de son répertoire. Certaines de ses prestations ont été enregistrées par ses inconditionnels mais demeurent introuvables. En 2006, les auditeurs de Beur FM ont eu le privilège d'écouter pour la première fois ces enregistrements prêtés pour l'occasion par un animateur qui les avait puisés dans sa collection personnelle.
Samy El Djazairi a tellement été influencé par Enrico Macias qu'il n'hésite pas à introduire dans ses chansons des improvisations à la guitare rappelant le style de GASTON comme sur cette chanson dont vous pouvez écouter un extrait et qui s'intitule "Krit el hob fi ainaiki" (J'ai lu l'amour dans tes yeux).
Avant de nous quitter en 1987 dans un tragique accident de voiture, il a lui aussi influencé beaucoup d'autres chanteurs dont le grand Hocine Lasnami qui lui a rendu hommage récemment sur la télévision algérienne en interprétant cette chanson qui s'intitule "Ya bnet el djazair" (Ô filles d'Algérie) et où on peut voir une réalisation alternant les images et les voix des deux artistes.
Si la mémoire revêt un intérêt particulier pour Enrico, son style a été et sera perpétué à jamais.

 


 

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13.05.2012 19:54