CONSTANTINE LA BIEN GARDEE

 

L'Algérie est l'un des rares pays au monde  à offrir une telle diversité de sites touristiques, plus merveilleux les uns que les autres. Chacun, autochtone ou étranger, est embarrassé quant au choix entre ces sites grandioses, que ce soit le grand désert, au sud, avec ses palmeraies et ses lumières, ou la côte, au nord, avec ses corniches et ses plages..., Mais Constantine reste, certainement , l'un des sites les plus pittoresques d'Algérie.

Carrefour inévitable quelque soit la route que vous preniez pour aller vers l'est ou l'ouest du pays, vous verrez soudainement Constantine, perchée là-haut sur le rocher, tel un véritable nid d'aigle. Citadelle imprenable, rarement conquise (sauf par le cœur), elle a vu pourtant, à travers les âges, plusieurs dominations  et subi quatre vingt deux sièges. Détruite, elle a malgré tout survécu et a finalement, reconnaissante devant l'eternel et pour toujours, prit le nom de celui qui l'a défendue et reconstruite, le grand empereur Constantin.


Forteresse impressionnante, elle est protégée de toutes parts par les fameuses gorges du Rhumel (si chères à une grande amie), et traversée par l'oued du même nom qui prend naissance du côté de Chateau-du-rhumel (Châteaudun du Rhumel, actuelle Chelghoum Laid), ville  à l'ouest de Constantine, et se déverse sur la côte près de Jijel.

Constantine
a cette particularité géographique qui lui donne l'aspect d'une presqu'île suspendue dans le ciel, accessible seulement par l'isthme du Coudiat Aty (quartier si cher à un autre grand ami), et ses fameux ponts, ouvrages ingénieux indissociables de la beauté de cette ville.
L'enfant prodige de la cité n'a t-il pas écrit dans une de ses chansons "Entre le ciel et terre, tu as tes ponts de pierres sur ton abime, Constantine".



Parlons des ponts:
- Le pont de Sidi M'cid ou pont suspendu (au nord), le plus haut de tous les ponts de la ville, qui mène de la brèche, à travers le boulevard de l'abime, vers l'hôpital. Il donne une vue impressionnante sur la vallée d'El Hamma. Plus bas, le pont d'El Kantara, construit en une arche unique et qui mène de la rue Clemenceau (rue Nationale), actuelle rue Larbi Ben M'hidi vers la gare de chemin de fers.
Ensuite le pont (ou plutôt la passerelle) Perrégaux (actuelle Mellah  Slimane), accessible seulement aux piétons  et qui oscille lorsque le vent est fort. Cette passerelle permet d'accéder  à partir de la rue Clemenceau (Larbi Ben M'hidi), par l'ascenseur ou les escaliers du même nom (Perrégaux), vers l'avenue de la Roumanie (qui n'a pas changé de nom de nos jours!!).

Puis vient le pont de Sidi Rached (au sud), qui mène de l'avenue Viviani (actuelle Zaabane) vers l'avenue des Etats Unis. Il porte le nom du grand saint protecteur de la ville dont on voit le mausolée en bas lorsqu'on se trouve en son milieu. Il est considéré comme le pont de pierre le plus haut au monde avec ses vingt arches.
Et pour finir, le plus petit d'entre eux, le pont du diable, minuscule, se trouvant juste au dessous (enfin  quelques 120 mètres!!) du pont Sidi Rached et qui mène du quartier du Bardo  à la hauteur du mausolée Sidi Rached vers le rocher des martyrs (avenue de la Roumanie).

Comment parler de Constantine sans évoquer le boulevard de l'abime, appelé jadis Kef Chekara, (chekara veut dire sac). Les anciens beys de la ville enfermaient leurs victimes avec des chats dans des sacs de jutes, qu'ils jetaient dans le ravin (150 mètres), Généralement les pauvres malheureuses étaient des femmes accusées d'adultère.

Pour finir, je parlerai du point le plus culminant de la cité, un endroit mythique, un splendide arc de triomphe, réplique de celui de Timgad. C'est le monument aux morts qui conserve jalousement et fièrement (contrairement aux hommes) le souvenir des enfants de Constantine, qu'ils soient Musulmans, Juifs ou Chrétiens, tombés au champ d'honneur et au service de l'humanité lors de la 1ere Guerre Mondiale.

Je termine par cette phrase chantée par son fils bien aimé

"Le Rocher sauvage qui te fascine.......Constantine".

 

Fodil Bouchedja

 

PS : En tant que co-créatrice, administratrice et animatrice de ce site, je veux ajouter que ce texte a pour moi une valeur tout à fait particulière. Il a été écrit à Constantine même, par un constantinois de souche, qui, devant son écran de télévision le soir du 23 avril 2010 alors qu'Enrico Macias répondait aux questions de Mireille Dumas (dans l'émission 'Vie privée vie publique sur FR3), a laissé aller son inspiration au fil de ses émotions et sentiments du moment. Merci à cet autre enfant de Constantine pour l'amour qu'il porte à cette ville et à ses enfants.

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14.05.2012 19:28