MARTIAL AYELA

 

Martial Ayela est né à Alger. Il commence à chanter très jeune et fait des études de musique aux Beaux-arts d’Alger.
A l’âge de 16 ans, il est engagé au "Coq d’or" à Oran, grande brasserie-music-hall, puis à Casablanca comme chanteur à la guitare où il remporte un succès croissant.
Il prend des cours d’orchestration à Alger et fait ses débuts de musicien comme guitariste dans le grand orchestre d’André Faruggia à l’hôtel Aletti.

Mais éclate la seconde guerre mondiale et il part au combat au sein de la 7ème R.C.A. Il revient au pays avec une citation et la Croix de guerre.

Il monte alors son propre orchestre formé de neuf musiciens et est engagé comme chef d’orchestre des variétés à Radio-France. Il anime les émissions radiophoniques et publiques dont le "petit Music-hall du Dimanche" et accompagne toutes les vedettes métropolitaines en tournées en Afrique du nord. Pendant plusieurs saisons, il anime les soirées à la célèbre brasserie "Le Tatonville" à Alger avec son fidèle ami, le grand musicien international Georges Barboteu.
En parallèle, il continue d'assurer avec son grand orchestre toutes les grandes fêtes de l'Oranie, Arzew, Lourmel …. Ainsi que dans l'Algérois et le Constantinois.

Au casino du Mont-D'or, il rencontre Mick Michel, auteur compositeur interprète qui l'engage par la suite pour l'accompagner à Paris où il restera quelques mois avant de revenir à Alger.

Il compose également beaucoup, des musiques de chansons mais aussi des musiques de film dont "Le match de catch", "le menuisier"….

Il a aussi un rêve qui lui tient à cœur et Il travaille d'arrache pied pour le réaliser. C'est ainsi qu'il écrit la musique d'un ballet qui sera créé à l'Opéra d'Alger sur une argumentation de Mona Gaillard : "Aux chaussons d'or" qui remporte un très vif succès.

En 1957, il est décoré de la médaille de bronze d'Arts, Sciences et Lettres.

Les évènements d'Algérie l'obligent  à retraverser la méditerranée et quelques temps après son arrivée en France, il est engagé à Toulouse dans un dancing "la plantation", puis au casino de Port-la-Nouvelle et celui de Saint-Honoré-les-bains avec une petite formation de rapatriés : Michel Gésina, Jo Romis et Georges Mamo.

Monté à Paris, il passe une audition et est engagé dans son orchestre par le célèbre accordéoniste Aimable. Peu après, c'est la rencontre avec Enrico Macias qu'il avait vu débuter à la télévision à Alger.
Enrico l'engage aussitôt comme chef d'orchestre et cette collaboration durera 13 ans durant.
En collaboration avec lui, il compose de grands succès de notre artiste tels que : "Les millionnaires du dimanche", "Non, je an'ai ps oublié", "La Romance", "Oumparere", mais aussi un prélude pour guitare ainsi que la "suite espagnole".

Il sera plusieurs fois son chef d'orchestre à L'Olympia avec ses amis Robert Castel et Lucette Sahuquet.
Il est aussi chef d'orchestre et arrangeur des célèbres émissions de Maritie et Gilbert Carpentier mais aussi pour celles de Guy Lux, Michel Drucker et Guy Béart. Il arrange aussi une chanson sur une musique de François Valéry, "Zoubida", qui sera un succès pour Charlotte Julian.

Au fil des années, il accompagnera Enrico Macias, Francis Linel, Maria de Rossi, André Aubert, Suzanne Gabriello, Jacqueline Danno, Les frères ennemis mais aussi Annie Cordy, Pierre Péchin, Sophie Darel, Georgette Lemaire, Michel Sardou, Patrick Sébastien, Stéphane Grapelli.
Il parcourra le monde entier : Belgique, Suisse, Hollande, Espagne, Turquie, Roumanie, Israël, Japon, Autriche, USA, URSS, Afrique noire, Venezuela, Angleterre, Allemagne, Martinique, La Réunion, Iran, Italie, Haïti….

Il quitte Enrico Macias après 13 années d'étroite collaboration et remonte une formation durant deux ans pour accompagner Daniel Guichard.
Il est admis comme membre définitif de la SACEM depuis 1970.
Fatigué de toutes ces années de tournées et de galas, il quitte Paris pour s'installer à Nîmes comme professeur.

 

Dans son livre "Non, je n'ai pas oublié", Enrico consacre un long passage à cet ami sincère. Il y raconte leur rencontre alors qu'il était sur les routes pour l'une de ces traditionnelles tournées d'été de ces années 60 :
" Un certain soir, je vis arriver dans la caravane qui me servait de loge Martial Ayéla. Je ne le connaissais que de réputation. Comme tous les Pieds-Noirs, je n'ignorais pas la vedette qu'il avait été en Afrique du nord.
Entouré d'un régiment de musiciens, de chanteurs, de chanteuses et de comiques en tout genre, durant des années il avait animé les plus belles soirées, participé à toutes les émissions de radio et de télévision, devenant même l'orchestre attitré de certaines d'entre elles. C'était le Ray Ventura, le Jacques Hélian de chez nous………..
Après le spectacle, on dîna ensemble. Plus je le voyais, plus j'avais envie qu'il rejoigne l'équipe. L'ambiance s'y prêtant, je lui fis part de mon idée..Il accepta d'emblée il y avait pensé, mais n'osait m'en parler.
…..Cet homme orchestre me tombait du ciel. Pianiste, guitariste, bassiste, arrangeur, il était l'élément qui me manquait encore ! Avec lui, plus d'improvisation ! J'avais de bons musiciens dont je me servais mal, j'étais sur à présent d'en tirer le maximum.........
… Comme je l'avais prévu, Martial prit à cœur ce que le lui demandais. Réduisant mes orchestrations de disques pour une petite formation, répétant sans relâche jusqu'à ce que je sois satisfait, il mit au point mon accompagnement comme je le souhaitais. Fantaisiste, il me servit de faire-valoir ; chanteur, il me donna la réplique quand j'en avais besoin ; compositeur, il écrivit avec moi une pléiade de succès…………"

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09.04.16 18:40